En décembre 2019, je suis montée à Paris pour réaliser des séances photo de danseurs.euses. J’ai l’habitude d’y aller trois à quatre fois par an, pour y trouver des spots et des artistes exceptionnels ! En général, je prépare une séance photo en déplacement quinze à vingt jours à l’avance. Le temps de trouver les contacts de danseurs.euses, d’enquêter sur les lieux et de préparer les détails. Jusque-là, je photographiais essentiellement des adultes, et je suis tombée sur un profil nouveau pour moi. Il s’agissait de Néhémie, une jeune danseuse, gymnaste et contorsionniste de huit ans. Je n’en revenais pas de son talent et de son énergie, j’ai donc directement contacté son papa qui s’occupe de son compte Instagram !
Jour J : notre séance photo dans un musée parisien
Après nos échanges, le rendez-vous était pris au Palais de Tokyo, un lieu que j’affectionne particulièrement dans la capitale. Les collections y sont toujours étonnantes, et le lieu, génial. Connaissant bien ce musée d’art moderne et contemporain, j’ai pu anticiper la préparation du matériel, et l’utilisation des différents espaces. L’idée a aussi permis à Néhémie et sa Maman de ne pas mourir de froid dehors, et notre jeune danseuse de ne pas s’ennuyer durant cette séance photo !
Nous nous sommes toutes les trois retrouvées devant le musée, un dimanche à 10h. J’ai tout de suite été imprégnée de l’enthousiasme de Néhémie, que j’ai trouvé lumineuse, mature et attachante ! Le défi était de rester discrètes et de canaliser l’énergie de notre artiste en herbe.
La séance photo s’est parfaitement bien déroulée. Sophie, sa Maman, a su m’aider à guider notre modèle avec brio. Même les vigiles souriaient en nous observant ! En somme, j’ai passé un excellent moment, et le résultat de cette première séance photo avec une inconnue a ravie Néhémie. Suite à notre rencontre, j’ai voulu en savoir plus sur la danseuse et ses parents…
L’après-séance : rencontre avec une famille géniale
La poésie du regard et du mouvement.
A quel âge Néhémie a débuté la danse et la gymnastique ?
Néhémie a commencé la danse à 5 ans. Cette petite puce sautait et cabriolait dans tous les sens. C’est donc tout naturellement qu’un an après, nous avons pensé à la gym en complément de la danse pour qu’elle puisse se dépenser !
En tant que parents, comment on accompagne et on vit avec une telle passion ?
Nous sommes d’avis d’accompagner nos enfants dans ce qui les anime, que ce soit la danse, la gym, ou d’autres passions comme la musique, le dessin ou l’escalade. Ce n’est pas toujours simple de réussir à combiner vie de famille, vie professionnelle et de trouver le temps ou l’énergie de les accompagner dans ce qui les motive. Mais le fait de les voir s’épanouir dans ce qu’ils aiment est déjà en soi une récompense qui vaut le coup !
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer et gérer un compte instagram ?
C’est de ma faute (Antoine). Avec Néhémie, nous regardons beaucoup de vidéos et photos d’un photographe américain, Jordan Matter. Il est principalement connu pour son travail avec des danseurs.euses et contorsionnistes et c’est assez bluffant ! Admirative de ces danseuses, Néhémie tente de reproduire certaines poses et me demande de la prendre en photo et de poster sur Instagram. Comme Jordan ! Et puis, j’avoue, je suis plutôt fier de ce que ma fille arrive à réaliser. Étant également photographe, c’est à la fois un moyen de passer un peu de temps avec elle, et de me perfectionner dans un style que je ne maîtrise pas forcément. En plus, cela a également permis à Néhémie d’être contactée par des photographes professionnel.le.s tel.le.s que toi. Chaque rencontre lui permet d’évoluer !
Néhémie, as-tu une idée de ce que tu veux faire plus tard ? Quel est ton rêve ?
J’aimerais faire de la contorsion, du cheerleading, être une gymnaste professionnelle mais aussi être danseuse étoile et coiffeuse professionnelle !
Comment as-tu vécu cette première séance photo avec une inconnue ? Quelle a été ta partie préférée ?
Je l’ai bien vécu, c’était marrant. La découverte du lieu était sympa et tu as été gentille avec moi ! Ma partie préférée, c’était quand j’ai fait le grand écart dans les escaliers en balançant mes cheveux en arrière.
Un magnifique Y maîtrisé.
En fin de séance, tu as partagé un mot sur le fait que tu ne t’étais pas toujours acceptée. As-tu des conseils pour les enfants dans le même cas ?
Je conseille d’en parler à un adulte (maîtresse ou parent) et de faire ce que l‘on aime le plus au monde. Par exemple, moi c’est de faire de la contorsion, de la danse ou de la gym dans ma chambre. Cela me permet d’évacuer ma tristesse, la pression et ça me remplit de joie de faire ces activités !
Sophie, Antoine, avez-vous des conseils à donner aux parents pour aider leurs enfants à avoir confiance en eux ?
Le plus important c’est de leur faire prendre conscience qu’ils ont un potentiel, quel qu’il soit. Nous en avons tous un. Pour Néhémie, ça a été une évidence. Elle a un vrai potentiel, reconnu par ses professeurs de danse et de gym. Pour nos deux autres enfants, l’un passait son temps à dessiner, l’autre à faire de la musique : nous les avons simplement encouragé dans ce sens, et donné la possibilité de s’épanouir dans ces activités. Et le fait de réussir construit la confiance en soi. Alors on peut dire que le plus important, c’est de les soutenir dans leurs passions !
Merci beaucoup à vous trois pour votre confiance, et vos réponses. Je dois avouer que j’ai été inspirée à la fois par la passion de Néhémie, mais aussi par ses parents très soutenants et pédagogues. Ça a été un super moment que je n’oublierai pas.
Cher.e.s lecteurs.trices, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel article (qui devrait vous faire voyager). Prenez soin de vous !
Laura Van Puymbroeck