En 2019, j’ai rencontré Seva Houez, jeune entrepreneure de 22 ans. Des idées originales, j’en ai vu quelques unes, mais la sienne a tout de suite retenu mon attention. Seva est une grande passionnée de sneakers, elle connaît tout des dernières nouveautés. A 19 ans, elle se lance seule dans la création de son projet seva.bzh, comparateur de prix dédié aux sneakers. Le projet fonctionne et deux ans plus tard, elle imagine avec son équipe une Marketplace de marques indépendantes streetwear et rassemble plus d’une trentaine d’acteurs du textile. Rencontre avec une jeune entrepreneure pleine de niac.
Le projet ambitieux d’une Marketplace jeunes créateurs
Qu’est-ce qui t’a poussé à réaliser ce projet si jeune, à 19 ans ?
Alors j’ai commencé avec ce premier projet dont j’avais eu l’idée quand j’étais au lycée, le comparateur de prix de sneakers. Ma motivation, c’est que je m’étais moi-même retrouvée face au problème de chercher une paire indéfiniment, en parcourant de nombreux sites. Cette idée a mûri jusqu’à ma deuxième année en Techniques de Commercialisation à l’IUT de Quimper, où j’ai obtenu le statut étudiant entrepreneur en parallèle.
À la suite de mon DUT, j’ai décidé d’être à plein temps sur ce projet. Pour faire simple, ça a été très compliqué de trouver un web-developper pour créer le comparateur de prix. Pour autant, grâce à ce comparateur, j’ai rencontré mon premier associé, Armel, qui a tout de suite pris part au projet fin 2018 par le biais d’un appel aux collaborateurs que j’avais fait sur les réseaux sociaux. Il s’occupe de la partie web-marketing et graphisme. Pour l’instant, il a encore son emploi à plein temps à côté, afin d’avoir une sécurité financière (car oui, nous ne nous versons pas encore de salaire).
Pour en revenir au comparateur, à l’heure actuelle, il n’est pas viable ni utilisable, c’est pourquoi je mets ce projet de plus en plus de côté pour me consacrer pleinement à notre Marketplace.
L’idée de la Marketplace SEVA est née début 2019, car je voyais plein de marques émerger sur les réseaux sociaux, mais qui peinaient à avoir de la visibilité malgré des produits de qualité. Avec mon équipe, on a peaufiné l’idée jusqu’à lancer une campagne Ulule pour financer la création de la plateforme. On a réussi à collecter 6200€ et la Marketplace SEVA est sortie en septembre 2019. On compte aujourd’hui une trentaine de créateurs et ce n’est que le début d’un chouette projet !
Etre entrepreneure selon Seva
A ton avis, est-ce que l’entrepreneuriat est à la portée de tous ? Faut-il avoir selon toi des traits de caractères spécifiques ?
Je ne sais pas si c’est à la portée de tous, c’est une question un peu complexe ! Je suis dans l’entrepreneuriat depuis bientôt 3 ans, et je ne sais pas si je suis légitime à avoir un avis sur la question. Je pense que des personnes vont beaucoup se plaire dans l’entrepreneuriat de part l’exigence que ça demande, le challenge… Tout comme des personnes vont se plaire dans le salariat. Tout dépend de la vision de la personne et de son caractère. J’ai l’impression que l’entrepreneuriat est de plus en plus mis en avant en France, entre la croissance des start-ups, les émissions télévisées (Qui veut être mon associé ?), les ateliers et événements dédiés, le statut étudiant entrepreneur…. Ça donne forcément plus de portée au domaine, et ça le démocratise à la fois, je trouve ça super cool.
Concernant les traits de caractères, je pense qu’il en faut quelques uns, quand même, pour se lancer. Je pense notamment à la résistance aux échecs, au courage, savoir prendre des risques, savoir aussi accepter de prendre du temps pour soi, accepter de se faire aider, savoir se ressourcer, car l’entrepreneuriat est un marathon intense et le but n’est pas de franchir la ligne d’arrivée en mille morceaux.
A quoi ressemble ton quotidien d’entrepreneure ?
Mon quotidien est couplé avec un petit job à côté qui me permet de gagner un peu d’argent. Je commence donc avec du baby sitting de 7h30 à 8h30, puis ma journée débute. Mes matinées sont dédiées à notre activité d’agence web, l’Agence SEVA : prospection, négociation, réalisation des demandes… Mes après-midis sont dédiées à ma start-up avec la gestion de la Marketplace SEVA, du SAV, des créateurs, de la communication et plein d’autres choses !
Mon quotidien est vraiment multi-casquettes. Pour organiser tout ça, je me fixe des objectifs par mois, par semaine, et ensuite par jour, ce qui permet d’avoir une ligne directrice. A 16h15, ma journée s’arrête, car il est temps d’aller chercher le petit que je garde à l’école. Je rentre généralement chez moi vers 18h00, et je reprends là où je m’étais arrêtée.
Qui sont tes partenaires principaux ?
Alors tout d’abord, il y a toi (et oui) ! Merci de nous faire confiance et de nous accompagner dans cette aventure. Grâce à toi, on met en place des solutions au fur et à mesure à destination des créateurs notamment la réalisation de shooting photo pour leur collection. Tu nous accompagnes aussi dans l’élaboration de notre ligne éditoriale sur les réseaux sociaux grâce à tes compétences de Community Manager. Ce n’est que le début d’un chouette partenariat !
Puis je pense aussi à Chausport qui sont nos partenaires depuis presque 1 an maintenant. À plusieurs reprises, nous avons organisé des concours ensemble sur Twitter et nous avons eu l’occasion de rencontrer l’équipe en charge de la communication à Nantes en décembre dernier. Ça a été une super expérience de pouvoir discuter (en vrai) avec eux et de voir qu’ils nous soutiennent à fond dans nos projets.
Une affaire d’inspiration
C’est quoi, ta paire du moment ?
Je pense que ma paire du moment est tout simplement les dernières que j’ai achetées, les New Balance 990v5 en collaboration avec Aimé Leon Dore. J’ai eu un réel coup de cœur pour cette paire de part ses coloris et la touche de la collaboration. C’était ma première paire de New Balance et je n’en suis absolument pas déçue. Elle est de très bonne qualité (fabriquée aux USA), très chaude aux pieds et confortable. Que demander de plus ?
Quelles sont tes idées pour la suite ?
Des idées, j’en ai un tas ! Comme je disais, nous sommes vraiment au tout début d’un projet qui peut aller loin. On a vraiment envie de faire bouger les choses et les mœurs dans le domaine du textile, car cette industrie est quand même la troisième la plus polluante dans le monde.
Dans l’instant, on est uniquement sur le style vestimentaire streetwear, mais on va s’ouvrir à d’autres style. Du côté des marques, on veut créer un lien avec elles, une synergie, car la plupart des créateurs connaissent bien la solitude. Cette année, on vise la mise en place d’un premier pop-up store SEVA sur Nantes, Bordeaux ou Paris. On commence aussi à se pencher sérieusement sur l’idée de lever des fonds pour accélérer notre projet. Je ne peux pas en dire plus, mais je vous invite à nous suivre sur nos réseaux sociaux pour suivre nos aventures !
Merci pour tes réponses, Seva ! Pour suivre ton aventure, ça se passe sur Instagram, Facebook, Twitter et Tik-tok. Abonnez-vous, ça promet d’être énorme. La semaine prochaine, je vous parle d’un projet que je développe depuis deux ans : le projet GLINT. A très vite !
Laura Van Puymbroeck